L’étude thermique dans le neuf

La RT 2012, bientôt remplacée par la RT 2020, impose une étude thermique préliminaire avant la construction d’une nouvelle maison. Grâce à cette étude, les constructeurs s’assurent du respect des normes énergétiques en vigueur. Elle est notamment utile pour l’obtention du permis de construire. En quoi consiste l’étude thermique ?

Qu’est-ce que l’étude thermique ?

Il est obligatoire de faire réaliser une étude thermique pour sa construction neuve ou pour sa maison en rénovation, depuis le 1er janvier 2013 et l’entrée en vigueur de la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012). Il faut donc faire appel à un professionnel certifié pour obtenir ce document. Cette obligation connaîtra quelques ajustements, avec l’entrée en vigueur de la RT 2020 à partir du 1er janvier 2021, lesquels ajustements visent notamment à obtenir des bâtiments à énergie positive. Dans tous les cas, l’étude thermique sert à identifier les caractéristiques thermiques du bâtiment, en vue de définir des objectifs énergétiques. Elle prend en compte les normes pour la réduction de l’impact environnemental des constructions. De plus, les recommandations qui en découlent permettent de réduire la consommation énergétique de votre bâtiment.

L’étude thermique sert aussi à vérifier la conformité de votre habitation avec la RT 2012 (avec la RT 2020 à compter de janvier 2021). Sur ce point, deux principaux groupes de critères sont à analyser. Le premier concerne la température intérieure de confort. Le second est relatif entre autres aux besoins énergétiques appelés besoins bioclimatiques (Bbio) et au coefficient d’énergie primaire (CEP).

Aussi, le bureau d’études devra définir avec le propriétaire un système d’utilisation d’une énergie renouvelable. Il s’agit donc d’une étude préalable qui garantit l’optimisation de la consommation énergétique au niveau de la construction neuve ou rénovée. Le double avantage qu’on en tire est le confort des occupants et une facture énergétique limitée.

La réalisation de l’étude thermique n’est évidemment pas gratuite. Son coût varie en fonction du bureau d’études choisi, de la région, etc. Pour éviter tout désagrément, il est donc important de vérifier les certifications obtenues par lesdits bureaux d’études et de demander un devis avant le début des travaux.

Quand faire une étude thermique ?

L’attestation de prise en compte de la réglementation thermique doit être jointe à la demande de permis de construire. Cette attestation est délivrée par le bureau ayant réalisé l’étude thermique si le résultat est conforme aux exigences légales.

Après l’obtention du permis de construire, l’étude thermique sera complétée par le bureau d’étude. Ces deux études coûtent en moyenne 600 euros. Ainsi, il faut se méfier des devis d’étude énergétique affichant des montants trop bas (parfois même moins de 100 euros). Des coûts aussi bas sont rarement gages d’un travail de bonne qualité.

Les éléments constitutifs d’une étude thermique

L’analyse thermique d’une construction neuve est basée sur les besoins énergétiques de la construction. Lesdits besoins doivent être non seulement le plus bas possible, mais ils doivent également être inférieurs aux valeurs déterminées par l’État.

Le Coefficient d’Énergie Primaire

Le Coefficient d’Énergie primaire présente la consommation théorique d’énergie primaire de la future maison. Il concerne les dépenses énergétiques :

• du chauffage ;
• de l’éclairage ;
• du refroidissement ;
• de production d’eau chaude ;
• des appareils supplémentaires.

Définie par la RT 2012, la valeur de la consommation énergétique ne doit pas dépasser 50 kW/m2/an.

Pour le calcul du CEP, il faut aussi considérer la production photovoltaïque de la construction. Ainsi, s’il y a une source d’énergie renouvelable dans la maison, la quantité d’énergie renouvelable produite peut être déduite de votre consommation totale. En conséquence, le CEP de la maison sera plus faible.

Le Besoin bioclimatique

Le Besoin bioclimatique est un coefficient qui doit figurer dans le rapport de l’étude thermique. C’est l’indicateur des propriétés énergétiques de votre logement. Il existe bien sûr un seuil au-delà duquel votre maison sera considérée comme ne respectant pas les normes. La formule de calcul du Besoin bioclimatique est :

Bbio = 5 x Besoins en refroidissement + 2 x Besoins en chauffage + 5 x Besoins en éclairage.

La principale astuce pour faire baisser le niveau de besoin bioclimatique consiste à optimiser la qualité des matériaux constituant le bâtiment. Au lieu de modifier tout le système de chauffage, il faut plutôt miser sur la réduction des besoins en chauffage, éclairage ou refroidissement. De fait, le besoin bioclimatique de la maison ne varie pas en fonction des appareils de chauffage utilisés.

Les avantages d’une étude thermique réussie

Les bénéfices apportés par une bonne étude thermique sont multiples.

La réduction des besoins énergétiques et thermiques

Pour réduire les besoins énergétiques, le constructeur peut utiliser des baies vitrées orientées vers le sud. Cette orientation permet d’optimiser l’apport de lumière solaire. On estime également qu’une telle solution diminue les besoins en chauffage et en lumière artificielle de 1/6.

Aussi, l’utilisation de matériaux d’isolation de grande épaisseur offre de meilleurs résultats pour la réduction des besoins thermiques et constitue une meilleure option d’un point de vue économique.

Une très bonne étanchéité

Pour réussir à maintenir la chaleur en hiver, il faut assurer une étanchéité presque parfaite. S’ils font un bon travail, les artisans spécialistes de l’étanchéité permettront d’éviter les infiltrations d’air. En effet, les infiltrations d’air peuvent venir de l’existence de ponts thermiques ou de zones de rupture des barrières isolantes. C’est par exemple le cas à la base entre le plancher et le mur extérieur. Alors, pour réussir à obtenir le meilleur niveau d’étanchéité possible, il faut opter dans un tel cas pour une isolation par l’extérieur.

La protection contre la chaleur

En été, le niveau de confort est principalement associé à la température d’intérieur de confort (TIC). Cette température ne doit pas être supérieure à une valeur seuil appelée TIC de référence. Pour diminuer la TIC de votre maison, le constructeur peut s’appuyer, entre autres, sur un choix intelligent de matériaux de construction. En optant pour des murs en béton notamment, la chaleur pourra être un peu mieux absorbée dans la journée, réduisant ainsi la sensation de chaleur à l’intérieur.

Le choix du chauffage

Lorsque le Bbio, la TIC et le CEP sont connus, il faut ensuite choisir le mode de chauffage adapté aux besoins de la construction. La RT 2012 valorisait déjà certaines solutions au détriment d’autres. La RT 2020 prévoit de s’inscrire dans la même logique.

Entre autres, il faut privilégier un chauffage dit à boucle d’eau chaude, de même que le recours à une pompe à chaleur ou encore à la chaudière gaz à condensation.